Oeuvres diverses, стр. 212

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Ils laissent et calomnient cette force, qui fut le nerf dela République et forma toute la landwehr. Tardis que les mobiles de province n’ont pas même été appelés et restent à la débandade, on a dès le début saigné Paris à blanc et enlevé toute la population virile, afin de livrer la ville aux bandes bonapartistes. Invasion III prenait aux Parisiens leurs enfants comme Ôtages et ne se donnait même pas la peine de dissimuler. Il les à amenés de Paris à Châlons pour les ramener à SaintMaur, méditant de les porter en Afrique. Il leur a d’abord donné des bâtons, puis enfin des fusils à tabatière, et quels fusils ! Il refusa de les mener à l'ennemi afin d’insulter leur courage. !

Quand ce n’est pas chez les prussiens-impériaux mauvaise foi et défiance outrageante, c’est la plus incroyable ineptie. Les journaux français et étrangers fourmillent de faits plus terribles pour une nation que trois batailles perdues: régiments entiers marqués sur les cadres de l’armée en campagne. et oubliés jusqu’en Corse, dépôts laissés jusqu’à ce jour à leurs anciens cantonnements; de sorte qu'il faut courir à Coléah, à Villefranche ou à Bayonne pour rejoindre son régiment à la frontière ; vingt-cinq mille chaussures brûlées par mégarde au camp de Châlons, tandis que les soldats vont nus pieds; l'artillerie presque égarée dans ces mouvements précipités et retrouvée par hasard ; des millions de franes de farine, paille et foin abandonnés sans nécessité aux Prussiens; des corps complets de gendarmes et de mobiles sans ordre, et enveloppés par l'ennemi. J'en passe et des plus inouis.

Par contre, les impedimenta inutiles et honteux ne manquent point. Dans la déroute de Woerth, les ublans firent un butin énorme de chignons, de parfumeries, ainsi que de garde-robes, de bijoux, de rhum, de sucre et de café! Il y avait jusqu’à des châles et trois