Oeuvres diverses, стр. 213

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voitures, dont deux de campagne magnifiques et des chiens. On se fût cru à Rosbach, au milieu des bagages de Soubise.

Les forces de la France ne sont même pas entamées : elle regorge d'hommes et de ressources ; à peine a-t-elle eu 200,000 hommes d'’engagés qui ont fait éprouver des pertes triples à l'ennemi. Et un gouvernement si riche en inventions contre le peuple, ne sait trouver ni un soldat, ni un général, ni un plan de campagne ; il gaspille et jette aux quatre vents la moëlle et l'honneur de la France, la rend la risée et le jouet de l’Europe.

C’est que tout en France, aujourd’hui, honneurs, commandements et places, est le prix du servilisme ou de la tartufferie. Ce gouvernement de boudoirs et de sacristie ne considère ni les talents, ni le mérite, ni l’étude, mais le dévouement. Frossard peut, à son gré, perdre dix batailles et se faire un jeu de la vie de ses soldats (4). N’est-il pas le gouverneur du jeune prince! Palikao, ce coupe-jarret soulographe, se drape en Carnot et fait préconiser ses talents par Les journaux tarés, souteneurs de filles et souteneurs d’empires. On ne lui connaissait, jusqu'alors, que le génie du vol avec effraction, et la science du guet-apens.

Le preux égorgeur de Mentana, lidiot Failly, dont l’armée réclame d’une seule voix la destitution, sera maintenu quand même par la faveur des jésuites. Lebœuf et Lebrun reçoivent des commandements, au lieu de passer devant un conseil de guerre. Aïnsi l’a voulu ce maître, que des habiles nous représentent comme détrôné et impuissant.

(1) Interrogé pourquoi il n’éclairait pas son corps d'armée, cet inepte bravache a répondu que cela n'entrait pas dans son système. On a guillotiné Houchard pour beaucoup moins. J