Oeuvres diverses, стр. 214
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: Qu'importe qu’on le méprise, pourvu qu'on le craigne, ce Tibère impotent. Il trône plus que jamais dans la honte et le désastre, et sa main se retrouve dans tous les détails de l’horrible politique où tourbillonne la France épcrdue.
Ces brigands, habitués à manier comme cire l’esprit public, nous mettent au régime de l’autruche, et nous leurrent jusqu’à la dernière heure des illusions de l’espérance. D’un côté, les histoires de tentatives prussiennes d’assassinat sur Mac-Mahon, de violation de frontière belge, de sacs de villages, d’outrages à des religieuses appartenant aux plus grandes familles de France, d’expéditions de flibustiers partis d'Amérique... tous mensonges ignobles du Figaro et autres malfaiteurs, tendent à donner à la guerre un caractère encore plus sauvage. De l’autre, l'annonce d’exploits imaginaires, de plans de campagne mystérieux, de victoires impossibles, des mouvements de Bazaine « trop occupé pour user du télégraphe », de nouvelles enfermées dans le sein de Palikao et qui, « si elles étaient connues, obligeraient Paris à illuminer ! » Les insupportables rodomontades de ce bravache, et son travail prétendu de cabinet où, selon la chronique, il se consomme plus de grogs au rhum et de verres d’absinthe que de plumes et d'encre; tout cela forme un système de déception et d’expédients destiné à amener la nation aveuglée jusqu’à l’abîme. Il faut que Bonaparte pèse sur la France jusqu’à l’extinction absolue de cet infortuné pays.
L’asservissement absolu de la patrie est la seule voie de salut de Bonaparte, son unique ouverture de négociations politiques. Il faut qu'il puisse dire, en vautrant sa diplomatie aux pieds de tous les potentats : « Voyez comme je les ai corrompus, empoisonnés et « moisis. Admirez et contemplez mon ouvrage. Je l'ai « trépigné, assommé et avili, ce peuple qui terrifiait