Oeuvres diverses

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trempé dans ce crime! les cadavres jeter sous leurs yeux une lueur rougeàtre, les larmes monter comme une mer. Puisse sur leurs mains s'imprimer à jamais la tache sanglante de Macbeth, et la voix de la Patrie et de l'Histoire répéter à leurs oreilles : « Caïn, Caïn, qu'as-tu fait de ton frère ? »

« Rendez-vous, proclamaient-ils, la République vous tend ses bras fraternels. » Et ils les fusillaient.

Jetons un voile sur ces hontes, jetons la terre sur ces morts. Oui! mais taisezvous, laissez en paix vos victimes; cessez de joindre l’outrage au meurtre et la souillure au guet-apens. Brisez vos glaives fratricides, et renoncez à ces trophées infâmes qui vous ouvrent le cœur et la porte des aristocraties. Nous avons assez, nous avons trop de vos baisers de Judas.

Elle a vécu. IIlusion, rêve, espoir, tout est fauché! On pensait à l’avenir, au progrès.

Chut! Le canon a parlé! On pleure dans Rama, et Rachel ne veut pas être consolée. La question s’est rétrécie entre Aménophis et Hildebrand, Charles VIT ou Henri de Transtamare. C’est une partie dont le peuple dompté, sagement médicamenté, paiera la earte. L’Assemblée elle-même ne vit plus : folle de peur et de crainte, accueillant par des cris d’hyène toute mesure atroce, repoussant avec fureur toute parole d’amnistie, elle poursuit sa danse macabre éclairée d’une lueur funéraire. Tous ces hommes sont des squelettes, ils agitent des osselets et creusent une fosse. Le temps avec son sablier a compté leurs derniers moments.

Garnier-Pagès tint sa place dans cette assemblée de spectres, et s'il y pratiqua avec une certaine constance le système de l’abstention, appoint commode d'une majorité oppressive, quelques votes émergeant de ce système digne de Conrard permettent de suivre sa trace. L'ardent défenseur du droit de réunion n'hésite pas à voter la loi sur les elubs, qui les tue sous prétexte de