Oeuvres diverses
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prenant <orps à corps et broyant tons les arguments des seclaires. Garnier ne les honore pas d’une ombre de discussion. Îl s'enfonce dans les hauteurs du dithyrambe :
« Le gouvernement provisoire se serait-il trompé? « Si on leur reproche un excès de {olérance, de res« pect du droit et de la liberté, poussé presque jus« qu'à compromettre l'existence de la République, je « le nie; et j'affirme que c’est au contraire par ces « sentiments même qu'ils l’ont fondée dans l'avenir, « qu'ils ont bien été de leur temps, qu'ils ont obéi « aux intentions du peuple et servi la Révolution...»
Et page 435 : « Ainsi 1848 sera une des grandes « dates de notre génération. Pour la France, c’est un « nouveau pas dans le progrès, pour l’Europe c’est un « signal. Les principes de 1789 ont, en 1848, aban« donné leur cortège funèbre pour remonter dans « leur sphère d'ordre, de beauté et d'humanité. Le « fantôme a disparu, il n’est resté que la Liberté et la « Justice dont la République (4) est la plus sinecre « émanation. »
0 Tartuffes! paroles vides et creuses comme le mensonge! Tant d’effronterie ferait rire, si elle ne se traduisait en caractères sanglants.
Ces pages sont de 1862. Que dire du machiniste, le sourire sur les lèvres au milieu des décombres fu-
(4) On s'étonne de ce mot. La République de Garnier esf celle de Brissot, la république des riches, des prètres, des royalistes et des exploiteurs. Lisez tome VI de son histoire, page 350:
« Prouver aux riches qu'il leur est loisible de vivre en « république aussi paisiblement que sous là monarchie et « plus sûrement que sous le despotisme, tel était le noble < but... » î
La République pour Garnier était une spéculation. Les arguments furent Rouen, Juin, et la trahison des provinces. Toutefois les riches ne furent pas convaincus.