Oeuvres diverses

— 286 " corde avec le serf sur sa glfbe, le nègre sous le fouet, le canut dans son trou ! A force de résignation seulement, on attendrit les Shylock et les Torquemada ? Surtout que ces fous ne tirent pas châtiment des traitres, cetexemple déplorable serait destructeur de toute concorde. Quand le peuple tient un bourreau sous son pied, il doit le relever, lui mettre son épée en mains et lui tendre la gorge. Ainsi l’on arrive à fonder la République dans l'avenir, ete. M. Garnier-Pagès est bien de force à nous démontrer toutes ces belles choses; sa cantate en l'honneur des 45 centimes le démontrerait au besoin.

C’est en 1863 que l’ex-ministre des finances écrivit cette lettre à faire pâmer d’aise les démons dans les abimes, les anges dans le cielet les hommes sur la terre.

Un esclaye ironique suivait le char de César. Pendant que Mondor débite ses drogues merveilleuses, un pitre glapissant lui donne la réplique.

Des notes accroupies au bas de la page aecompagneront de leur aigre sourdine le ramage de l’ardent septuagénaire :

« Paris, 15 juin 1863.

« Monsieur le Rédacteur, « Ilest, dans l’histoire des peuples, de ces erreurs « profondes, de ces préventions injustes nées de l’igno« rance des causes et exploitées par l'esprit de parti (1). « De ce nombre est l'impôt sauveur (2), les 45 centimes

(1) Que de promesses dans cet exorde, M. Garnier-Pagès, et comme nous nous rencontrons! Votre popularité n'estelle pas un de ces exemples frappants de ces erreurs profondes nées de l'ignorance des causes et exploitées par l'esprit de parti.

(2) Sauveur. Aurait-il donc sauvé le peuple del'ignorance, de la misère et du désespoir? Non, il à sauvé le capital, le seul peuple reconnu de Paris.