Orateurs et tribuns 1789-1794
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dois la protection de mes conseils, elle me doit celle de sa force. Citoyens, vous aimez la liberté : l'Assemblée est là qui en donne des leçons. Moi, j'en suis un exemple. La preuve que je suis un homme libre, c’est que je ne pense pas comme vous, et que j'ose le dire devant vous. » Et quelquefois le peuple l’acclamait. Pendant une discussion sur l'abolition de la peine de mort, Cazalès étant sorti de la salle, aperçoit sur la terrasse des Feuillants un groupe nombreux; il s’approche, il écoute. Quelqu'un le reconnait et lui frappant sur l'épaule : « Ah çà! on vient de faire une bonne motion pour nous; tu es un brave homme, ne va pas parler contre ! »
Brave homme aux yeux de la multitude, brave homme aux yeux de la gauche, de Mirabeau qui aurait cautionné sa bonne foi; brave homme aux yeux de la postérité; royaliste convaincu, et même passionné, mais préférant la monarchie au monarque, désireux de nationaliser la royauté, allant presque jusqu’à la Charte de Louis XVIIT, admirant l’Angleterre, « ce pays dans lequel la nation est aussi libre que le roi est respecté», ne perdant courage et confiance qu'après la fuite de Varennes. Il témoigna toujours une grande courtoisie à Mirabeau : celui-ci se trouvant malade et ayant sollicité un ajournement, on murmura. « Le parlement d'Angleterre, observa Cazalès, se prête mieux aux indispositions de ses membres. Une question importante lui était