Quelques lettres de G. -H. Dufour (1813-1815)

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V Au même, au lazaret de Livourne, à Livourne.

Lazaret de Marseille, le 98 juillet 1814.

Mon cher colonel,

Jai été extrêmement surpris el fâché de ne pas vous trouver ici; nous étions {ous persuadés que vous nous aviez devancés en France, ne vous ayant pas vu arriver à Corfou ; enfin, avant-hier, des prisonniers revenus de Malte nous ont assuré que vous éliez à Livourne depuis quelque temps; hier M. Ferrant, que J'ai eu le plaisir de voir, m’a assuré que vous deviez avoir déjà fait trois semaines de quarantaine. J’ignore ainsi si cette lettre pourra vous parvenir (1); je l'espère pourtant, parce que vous avez le malheur d'être tenu pour longtemps dans la nouvelle prison de votre lazarel. Pour nous, nous sommes parfaitement ici, nous en sortirons après-demain.

Je crois devoir conduire la compagnie de sapeurs à Grenoble; j’ai fait ma demande pour reprendre mon rang à l’État-major et j'ai demandé provisoirement d’être attaché à la direction de Besançon ou à celle de Grenoble, car je compte bien faire mon possible pour servir sous vos ordres, dès que la chose pourra

(1) La lettre fut réexpédiée ensuite à Marseille, puis à Besançon et enfin à Paris. Elle présente de grandes taches provenant de l’eau ou des fumigations .