Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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me servit à constater, à classer les trois autres. Dès lors, en remontant de celui-ci au commencement, et, chose bizarre, à l’aide surtout des paroles anglaises, chaque vers partiel vint se placer dans son cadre respectif et je récitai le lai de Rosa comme si je l’eusse simplement répété de mémoire. Le voici tel, je puis Le dire, qu'ellemême l’a dicté et sans qu'il ait subi le moindre changement, que j’eusse regardé comme une profanation :

ROSA

Seize printemps peut-être

Hélas! j'ai vu fleurir.

Le dernier vient de naître,

Et moi, je vais mourir... Mourir !

Tout de ta flamme pure,

Tout semble s’animer,

Amour, dans la nature,

Seule, je meurs d'aimer... D'aimer!

L'ingrat qui m'abandonne A décidé mon sort : Préparez la couronne Et les chants de la mort.. De la mort! Adieu, mère chérie! Adieu, mes jeunes sœurs ! O toi, qui fus ma vie, Adieu, par toi je meurs... Je meurs!

Depuis lors les apparitions de Rosa ont absolument cessé. »