Séance de rentrée des cours de la Faculté de théologie protestante de Paris, le samedi 7 novembre 1903

RAPPORT SUR LE CONCOURS ENTRE LES ÉTUDIANTS DE TROISIÈME ET DE QUATRIÈME ANNÉE PRÉSENTÉ PAR M. LE PROFESSEUR JoHN Viénor.

MEssturs,

Le sujet proposé pour cette année était celui-ci : J.-J. Rousseau, ses rapports avec Rome et Genève. Un seul mémoire a été présenté. Il porte pour devise: Absque Deo nihil. C'est un travail de 82 pages, honnête et consciencieux, qui se lit facilement. Après avoir indiqué dans une introduction l'intérêt qui s'attache à cette figure étrange et pourtant sympathique de Rousseau, l’auteur, dans un premier chapitre, étudie ses rapports avec les Genevois depuis sa naissance jusqu'à la fin de sa vie tourmentée. Dans un deuxième chapitre, il étudie les rapports de Rousseau avec Rome depuis son arrivée chez M"° de Warens jusqu'aux luttes provoquées par la condamnation de l'Émile. Le chapitre IIT expose l'influence du catholicisme sur J.-J. Rousseau, le chapitre IV l'influence que Genève eut sur lui. Letout se termine par une courte conclusion, dans laquelle l’auteur constate les services rendus par Rousseau à l’idée religieuse, en faisant du sentiment le pivot de toute religion et en luttant de tout son pouvoir contre le fanatisme et l'intolérance des « philosophes » ou des « dévots ».

Il montre, d’ailleurs, Rousseau en progrès religieux constant et se rapprochant de plus en plus, vers la fin de sa vie, d'un christianisme plus authentique que celui du « vicaire savoyard. »

Il est facile de voir que l’auteur du mémoire à lu Rousseau avec soin et qu’il a su profiter de ses lectures. Il a consulté de même les principaux ouvrages consacrés au citoyen de Genève. Mais sa bibliographie n'en est pas moins un peu maigre. Il est surprenant que l’auteur n'ait pas mieux utilisé toutes les ressources que présente sur n'importe quel sujet une ville comme Paris. L’auteur aurait trouvé, pour son sujet spécial, des