Séance de rentrée des cours de la Faculté de théologie protestante de Paris, le samedi 7 novembre 1903
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indications précises et précieuses dans les deux études consacrées par Vinet à J.-J. Rousseau dans les ouvrages de M. Fritz Berthoud sur J.-J. Rousseau, enfin, pour ne citer que les plus indispensables, dans l'ouvrage classique de M. Arthur Chuquet sur J.-J. Rousseau, dont un chapitre est consacré à sa « Religion ». Si l'auteur avait été plus soucieux de lire les études nouvelles consacrées à Rousseau, il se serait dispensé de répéter des jugements un peu vieillis sur un Rousseau fantasque et atrabilaire, frappé du délire de la persécution. Qu'il ait été malade, c'est un fait; mais qu’il ait eu beaucoup à se plaindre et avec raison de la « troupe holbachique » et de Hume, cela est bien établi aujourd'hui, etles recherches nouvelles de Mwe Frédérika Macdonald viennent précisément de révéler l’acharnement que mirent Voltaire, Grimm et Diderot lui-même à « conspirer » contre leur ancien ami. il y a done pour l’auteur un travail de mise au point que je lui recommande sérieusement.
Son plan comporte aussi une critique grave. Tel qu'il l'a établi, l'auteur s’est contraint à des répétitions inévitables, et il ne laisse pas son lecteur sous l’impression d’un travail bien conduit et logiquement organisé. Au lieu de couper en tranches les idées religieuses de Rousseau et nous les montrer selon qu'elles inclinent vers Genève ou vers Rome, il fallait nous en faire l'histoire suivie. L'auteur a bien vu qu’en devenant catholique l'enfant perdu de Genève se convertissait surtout à Mme de Warens et aux promesses d'avenir qu'on avait fait briller devant lui. Plus tard, le milieu encyclopédique l’émancipa tout à fait sans lui arracher Dieu. Rentré en Suisse, à Môtiers, Rousseau redevient officiellement ce qu'au fond il n’a jamais cessé d'être : un protestant de Genève: et ses brouilles subséquentes avec quelques corps officiels protestants ne le ramèneront plus au catholicisme fugitif et plaqué qui avait été un moment le sien dans sa jeunesse. Cette histoire faite, l'auteur aurait eu alors toute latitude d’aller plus au fond de son sujet et de suivre dans l'œuvre du « Solitaire » les traces de l'influence de Rome ou de Genève. Il aurait vu alors que les influences catholiques sont peu de chose dans Rousseau; qu’il s’en doute ou non, qu'il le veuille ou non, Jean-Jacques porte bien la marque du protestant authentique. Sans doute, c'est un Genevois émancipé, mais qu'il soit