Trois amies de Chateaubriand

TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND 7

haïssable, Et enfin, Chateaubriand n’a jamais détaché de lui-même sa poésie. Il est tout entier dans son œuvre; et il y est toujours. On ne peut concevoir son œuvre sans lui: je ne réussis pas à les séparer. Ce que nous savons de la vie dé Jean Racine est peu de chose et tiendrait en un petit volume. Il n’a pas désiré qu’on en connût davantage; et même, il eût probablement aimé qu'on n’en connût rien. Bref, il y a lui-même qui vécut et qui est mort, son âme, il Fabandonnait à Dieu; — et il ÿ a son œuvre, qui est restée après lui, qui ne dépendait pas intimement de lui et qui, sa mémoire abolie, subsistérait. J

Tandis que, l’œuvre de Chateaubriand, c’est l’apotkéose de Chateaubriand. Toute son œuvre, et y compris ses livres d’apologétique, tels que Le Génie du Christianisme, qui est tout plein de lui.

Les Pensées de Pascal, aussi, sont toutes pleines de Pascal. Et nous ÿ trouvons, notée d’une main fébrile, l'inquiétude de ses jours et de ses nuits. Seulement, c’est par accident que les Pensées nous sont parvenues sous cette forme individuelle, qu’il na pas eu le temps de lui ôter. S'il avait eu le loisir de reprendre ses notes et d’achever son apologétique chrétienne, toute la confession personnelle aurait disparu. Le Génie du Christianisme n’est pas tant une apologie de la religion que le poème des motifs sentimentaux qui disposaient Chateaubriand à ne plus être un incrédule, $i cette apologic eut son