Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues, стр. 288

288 CHAPITRE SEPTIÈME.

regard de l'empereur, juge suprême des doctrines et des méthodes d'enseignement, étendant ses rameaux dans tout l'empire sous la forme de Facultés, de collèges et d'écoles.

Suivent des détails pratiques sur l’organisation de ces établissements. Parmi les Facultés, d'Antraigues donne la première place à celle de théologie, car il demeure fidèle à sa thèse de 1790 sur l'utilité de la religion, au moins comme médiatrice entre les gouvernants et les gouvernés, les pauvres et les riches. Même il voit dès 1803 la question sociale s'imposant à toute l'Europe (1). L'enseignement religieux qu'il réclame est purement moral et pratique, car il va jusqu'à en exclure toute spéculation, toute controverse, ce qui est assurément contre l'esprit grec et selon la politique russe. Dans le droit, il redoute la partie abstraite et métaphysique, et souhaite qu'on se borne au commentaire de la législation écrite. Pour les collèges il recommande des pensionnats, mais ceux-ci seulement accessibles aux classes élevées, qui y perdront leurs habitudes exotiques et y prendront la marque nationale. Les écoles primaires enfin seront établies par l’Université; celle-ci veillera à ce qu'on n'y enseigne que les connaissances utiles au peuple, et dans les livres approuvés par elle. Elle gardera, même sur les précepteurs privés, un droit d'approbation et de surveillance, ayant soin d’écarter les « perroquets encyclopé-

(1) « C’est ce problème (le respect de la propriété) qui est devenu l’état de la société dans toute l'Europe. »

« La religion, dit-il plus loin, qui est la consolation de tous les hommes, est bien plus encore la défense des heureux de la terre contre les invasions de la misère et du désespoir. Si jamais la foi et la religion s'éteignaient, croyez-vous qu'il y aurait une grande distance de vos palais à vos tombeaux? »