La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 101

être, en ce mois de février, quelques pièces relatives à la fameuse conspiration de la Rouairie, mort vers la fin de janvier 1793. Qui sait même s’il n’y avait pas, parmi ces « Advwices » et « Intelligences », quelques documents sur les rapports, toujours affirmés et jamais démontrés par les historiens révolutionnaires, et qui auraient existé entre le célèbre chef de la conspiration bretonne et les futurs chefs de l'insurrection vendéenne ? Et me voilà donc, feuilletant d’un doigt rapide, les documents Chauvelin, classés jour par jour, lorsque soudain, au 17 janvier, ce titre incroyable, écrit d’une main ferme en caractères très larges, me saute aux yeux : Æssais historiques et poliliques sur la Vendée. J'oserais à peine rappeler mon émotion, si je me préoccupais des sourires des légendaires : elle fut telle que mes genoux s'entrechoquaient et que je devins d’une pâleur extrème. Je cours au dernier feuillet et j'apercois, en plein blanc, la signature d'un chef bien connu : de Solilhac.

A ce moment précis, mon compagnon de voyage et de labeur, M. le lieutenant-colonel marquis d'Elbée, qui était sorti de la salle de travail pour aller prendre à côté quelques renseignements sur un fonds vendéen des plus riches, dont la piste nous avait été révélée par nos recherches antérieures, rentrait lui-même tout rayonnant de ce qu’il avait appris. En me voyant si pâle : « Souffrance ou trouvaille? » me dit-il. Mon geste lui avait déjà dit trouvaille, et je laisse à penser la joie des deux amis, qui en avaient goûté pourtant bien d’autres déjà. mais aucune aussi vive, depuis leur arrivée à Londres.

Qu'’étaient ces Æssais ? De quelle époque ? Comment se trouvaient-ils perdus dans un recueil de pièces toutes émanées de ces deux conventionnels, qui sont Talleyrand et Chauvelin? Une pièce si importante sur la Vendée, dont le nom n'existait pas encore en janvier 1793! C'était à n’y rien comprendre. Quelques noms, lus au hasard, nous convainquirent bien vite qu'elle avait été égarée par mégarde là où personne ne devait venir la chercher ; et enfin, avec un peu plus d'attention, dans le paraphe de cette large signature, après les mots 17 janvier, très lisibles, nous lûmes ces quatre chiffres : « 1794 » dont le dernier se perdait dans un trait du paraphe. C'était clair maintenant : l’archiviste. préposé au classement de ces pièces, n'ayant pas apporté