La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac
102 LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE
une attention suffisante au dernier de ces quatre chiffres, s’était trompé d’un an et avait mis, entre une pièce du 16 et une autre du 17 janvier 1793, la pièce du 17 janvier 1794. Heureuse idée d’avoir eu, par acquit de conscience, la curiosité de parcourir ce volume! C’est, en effet, le seul document relatif à la Vendée qui se trouve dans les deux volumes de Chauvelin et qui s’y trouve à tort; mais, à lui seul, il nous avait récompensés de notre voyage et de nos peines à Londres. Il n’est pas le seul à nous avoir fait oublier nos fatigues, comme il en est bien d’autres encore qui nous ramèneront un jour en Angleterre, pour le plus grand bien de l’histoire définitive de la Vendée. Mais je doute que nous en trouvions beaucoup d’autres de cette importance. ÿ
Ce document est de premier ordre : c’est le document contemporain dans toute la vérité de ce mot. 11 l’est, non seulement par l’auteur qui a, de ses yeux, vu les faits pour la plupart — (oCulis vidi », comme s'exprime souvent son compagnon, Poirier de Beauvais — mais encore par le temps où il fut écrit; c’est ce qui donne à ce récit un caractère unique. D'autres contemporains.nous ont laissé, comme lui, une histoire de cette guerre, mais quand ils étaient déjà au repos et qu’étaient tombés tous les bruits de la lutte gigantesque : Beauvais, M°*° de Larochejaquelein, Béjarry, Gibert, Moss de Sapinaud et de Bonchamps, etc. Les soldats vendéens faisaient l’histoire, mais Sans avoir ni le loisir, ni la pensée même de l'écrire, Mais des circonstances particulières avaient mis, au cours des événements mêmes, en main de Solilhac la plume à la place de l'épée, ou plutôt c'était de l'épée encore qu'il écrivait, quand il combattait par la plume pour la Vendée. Ses Æssais sont une arme contre la Révolution pour le triomphe de la Religion et du Roi. ls sont au moins du commencement de janvier 1794, sinon peut-être de la fin de décembre 1798. Ainsi les événements les plus éloignés que raconte l’auteur, ne sont séparés de lui les premiers que de huit mois au.plus, et les derniers de quelques semaines seulement, Le récit qu’il en fait prend donc, de cette date, une importance capitale: c’est un document contemporain; et il serait difficile aux critiques les plus dédaigneux dès témoignages du temps, d'en contester l’exceptionnelle valeur.