Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
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de méritoire à ses yeux, ni de ce que la situation de l'Espagne peut offrir de plus rassurant, tout cela, j’en conviens, ne laisse guère de chances pour un rapprochement entre les Cours de Rome et de Madrid.
Mais on ne peut que le regretter lorsqu'on voit en Espagne des Ministres aussi bien disposés pour l'Eglise nationale et pour le Saint-Siège. M. Martinez de la Rosa, qui vient d'accepter le portefeuille des Affaires Etrangères, est, comme le général Narvaez, Président du Conseil, dans les meilleures dispositions, ainsi que le Nonce a pu l'écrire eñ dernier lieu, et ne demande qu'à le prouver au Gouvernement Pontifical. Toutefois, il pourrait . n’en être pas toujours de même des conseillers de la Reine, de ceux au moins qui viendront après les conseillers actuels, et la Cour de Rome, qui est en définitive intéressée à l’arrangement des affaires ecclésiastiques de l'Espagne, pourrait se repentir plus tard d’avoir négligé l’occasion qui s'offre aujourd’hui de les régler d’un commun accord.
Cette considération a bien son importance et le Saint-Siège ne refléchit peut-être point assez à la responsabilité qu’il encourt en persistant dans un système dilatoire».
Comme le prouveront les paragraphes suivants de la dépêche de la Rosière à Guizot, en date de Rome le 8 octobre, le SaintSiége, tout en faiblissant, ne pouvait encore se décider à prendre la résolution que lui conseillait la sagesse au moins autant que son intérêt, et le cardinal Lambruschini se bornait à dire au Chargé d'Affaires de France: A/fendons. C'était en réalité, comme la Rosière le faisait justement remarquer, un commencement d'aveu, le premier pas fait vers le règlement de la question.
«La conversation a été courte, écrit-il, mais d’une défense très
défaillante de la part du Cardinal, qui a fini par me dire, d’un ton